février 20, 2024

Le doute du « buzz » par Angelo

Durant mes années de lycée, je me suis embarqué dans l’univers des réseaux sociaux, focalisée sur l’art, avec des peintures abstraites et le maquillage artistique. Mon ambition était de partager ma passion et d’inspirer les autres à travers mes créations. Chaque jour, j’ai consacré des heures à peaufiner mes œuvres, capturer des images et des vidéos saisissantes, et réfléchir à des méthodes novatrices pour présenter mon art. En postant régulièrement, j’ai établi une routine qui m’a permis de connecter avec un public de plus en plus large. Durant ces 8 mois, j’ai vu mes efforts fructifier : mes publications cumulaient plus de 15 millions de vues et j’avais atteint 40 000 abonnés sur TikTok, une réalisation dont j’étais extrêmement fier.

Et puis un changement s’est produit lorsque la croissance explosive de mes likes et de mes abonnés a commencé à ralentir. J’ai commencé à douter de moi-même et de la qualité de mon contenu. Je passais des nuits entières à analyser les tendances des réseaux sociaux, essayant désespérément de comprendre ce qui n’allait pas. Cette période de doute et de confusion m’a conduit à réduire progressivement ma présence en ligne, une décision que je regrette amèrement aujourd’hui. Avec le recul, je considère cela comme un échec, non pas à cause du déclin des chiffres, mais parce que j’ai laissé mes incertitudes prendre le dessus sur ma passion.

De plus, une crainte particulière m’a hanté : la peur de passer de la case « cool » à « ennuyant ». Cette inquiétude s’est intensifiée au fur et à mesure que la croissance de mes abonnés ralentissait. Je craignais que mon contenu, autrefois perçu comme novateur et attrayant, ne devienne soudainement obsolète ou dépassé aux yeux de ma communauté. Cette appréhension était alimentée par la rapide évolution des tendances sur les réseaux sociaux, où ce qui est à la mode un jour peut rapidement tomber dans l’oubli le lendemain. Parallèlement à cette peur de perdre ma pertinence, il y avait aussi l’angoisse liée à l’effort supplémentaire nécessaire pour retrouver mon niveau d’engagement précédent. Je me sentais confronté à un dilemme : devais-je doubler, voire tripler, ma charge de travail pour essayer de récupérer l’attention et l’engagement de mon public ? Cette perspective était intimidante, d’autant plus que j’étais conscient que cet effort accru ne garantissait pas le succès. Ces craintes conjuguées ont joué un rôle significatif dans ma décision de réduire ma présence en ligne.

L’analyse de cet échec a été un processus long mais essentiel. J’ai réalisé que j’étais devenu trop focalisé sur les chiffres et pas assez sur la qualité et l’originalité de mon contenu. Peut-être que j’avais perdu de vue mon but initial : partager ma passion pour l’art. En outre, je n’avais pas suffisamment exploité le potentiel des interactions avec ma communauté, ce qui aurait pu créer un lien plus fort avec mon public. La pression pour maintenir un taux d’engagement élevé a également eu un impact négatif sur ma créativité, me poussant à produire du contenu qui ne reflétait pas ma véritable identité artistique.

L’un des aspects les plus importants de mon parcours a été la prise de conscience de l’importance de l’authenticité. Au début, j’étais principalement motivé par l’obtention de likes et de followers, perdant de vue l’essence de mon art. J’ai compris que la véritable valeur de mon travail ne réside pas dans la quantité de l’engagement, mais dans sa capacité à toucher et à inspirer les autres. Cette prise de conscience m’a aidé à reconstruire une nouvelle perspective, en me concentrant sur la création de travaux qui me passionnent et sans pour autant les partager sur les réseaux sociaux.

Mais j’ai pu appliquer ces précieuses leçons dans un cadre professionnel. Lorsque j’ai eu l’opportunité de travailler avec une entreprise pour gérer leur contenu sur les réseaux sociaux, j’étais armé d’une compréhension plus profonde de l’importance de l’authenticité et de l’engagement de la communauté. J’ai mis l’accent sur la création d’un contenu qui résonnait véritablement avec leur audience cible, en évitant les pièges de la chasse aux likes et aux followers. Mon approche a été de construire une stratégie de contenu durable et significative, qui favorisait des interactions authentiques et un engagement de qualité. J’ai également veillé à maintenir une flexibilité dans la stratégie de contenu, me permettant d’adapter rapidement les publications en réponse aux tendances changeantes et aux retours de la communauté. Cette expérience m’a permis de transformer les leçons apprises de mon échec personnel en une valeur ajoutée significative pour l’entreprise, en améliorant leur présence en ligne.

Enfin, cette expérience m’a enseigné l’importance de la persévérance. L’échec est une partie inévitable du parcours de chaque artiste. Cependant, c’est la façon dont nous réagissons à cet échec qui détermine notre réussite future. J’ai appris à voir chaque échec non pas comme une fin, mais comme une opportunité d’apprendre, de grandir et d’évoluer. Cette mentalité de croissance m’a permis de surmonter les obstacles et de poursuivre ma passion avec une détermination renouvelée.

Aujourd’hui, alors que je continue mon voyage dans le monde artistique, je suis reconnaissant pour les leçons apprises de mes échecs. Ils m’ont façonné en un artiste et un créateur de contenu plus averti, plus résilient et plus authentique.