Votre voisin, votre ancienne camarade de classe en maternelle, la fille de votre cousine, les amis de votre meilleur ami, votre client préféré. Parmi toutes ces personnes, il se peut que l’une d’entre elles, au cours de sa vie, a déjà été confrontée à ce que j’appelle de la violence « infantile ».
Je ne parle pas ici là de bambin, à peine capable de prendre leurs pots de carottes râpés, mais bien d’ados, ou encore de pré-ados, persuadé de devoir démontrer leur pouvoir de force à l’heure où ils vivent une transition dans le cycle de leur vie. Transition qui les pousse à agir de manière agressive pour affirmer leur position en société. Il est vrai que l’on passe du stade de l’enfance, où la plupart du temps, on décide à notre place mais vu le jeune âge cela ne nous dérange pas plus que ça, en soit en ne le ressent pas puisqu’à cet âge c’est pour nous normal.
Puis en grandissant, on s’affirme de plus en plus, on commence à se détacher de nos parents et de leurs visions, leurs avis personnels afin de développer le nôtre, en bref on a notre mentalité qui se dessine de plus en plus et nos propres envies. Et c’est alors à ce moment précis, quand on ne se sent pas considérés comme légitime et qu’en addition à cela on vit un période de sa vie aussi importante qu’est la puberté, qu’arrive le basculement vers le « mauvais » côté de nombreux adolescents.
De plus en plus tôt barbares ?
Alors non ce n’est pas nouveau, oui il en existe depuis des années des faits de délinquance chez la jeunesse, oui ce n’est pas un phénomène totalement inédit mais ce que je veux soulever aujourd’hui c’est la constatation d’une délinquance encore plus jeune que d’habitude. Ce que je veux dire par là c’est que j’observe, et ce n’est surement pas l’affaire du jeune Yuriy agressé sauvagement par des collégiens qui va prouver le contraire, que la violence commence beaucoup plus tôt qu’avant.
Autrefois on entendait certes parler des rixes, des rivalités, des bagarres de rues et règlements de compte et tout ce qui en suit mais ce qui les différenciait jusqu’à aujourd’hui c’est la tranche d’âge de ceux qui les commettait. Non pas que je veux rendre « normal » le fait que des personnes plus adultes aient recours à la violence mais le plus souvent il s’agissait de personnes déviantes, ayant eu la possibilité de poursuivre des études mais qui avait fini par délaisser les codes scolaires ou n’avaient même pas tenté de poursuivre des formations qui leur permettrait au moins de travailler dans un domaine sans trop faire d’études pour suivre « l’école de la rue ».
Dans ce premier cas de figure, ce qui me « dérangeait » moins on va dire c’est que, la délinquance arrivait à un stade de leur vie où, ils sont assez grands et ont eu la possibilité durant assez de temps pour voir les chemins de vies différents qui se proposent à eux. Pour être plus clair, c’était souvent après le lycée ou bien encore après des études supérieures tentés mais ratés, que la délinquance survenait. Pour moi à 18 ans, 19 ans, 20 ans, on est assez mature pour prendre les décisions déterminantes quant à notre avenir. À cet âge âge-là, moi, je considère qu’on est en mesure d’assumer les choix que l’on fait et surtout que l’on est un minimum préparé aux conséquences de ses choix. Pas à 13 ans, pas à 12 ans, pas à 16 ans.
A quel moment ça bascule ?
Je ne comprends pas à quel moment les choses se sont autant dégradés au point que des enfants d’à peine 14 ans, idéalisent la violence au point de reproduire des actes dans l’optique d’imiter les plus grands déviants. J’ai vu de mes propres yeux des jeunes brandir des fausses armes en plomb et trouver du plaisir à tirer sur n’importe quel passant dont moi sans aucune raison outre l’envie de prouver ne sais-je quoi à qui.
C’était une si à la fois « comique » puisque ça virait réellement au ridicule lorsque l’on les observait de près et qu’on s’apercevait de leur petite taille, mais c’était à la fois choquant et triste de se dire que des si jeunes enfants sont déjà, et très tôt, écarté de la réalité de la vie et pensent qu’agir avec brutalité et agressivité les rendra plus crédible. Il est aussi important de comprendre que quand je parle d’agressivité et de violence, je ne limite pas simplement aux violences physiques mais également aux verbales. J’ai bien eu le droit ce jour-là à des insultes de tout genre par des enfants et c’est pour moins la chose la plus marquante. J’ai beaucoup réfléchi après cet évènement et j’ai eu beau remuer les fins fonds souvenir ancrés dans mon cerveau concernant mon enfance et ma pré-adolescence, je ne me rappelle pas qu’à cet âge-là, je, ne serait-ce que connaissait les termes qu’ils ont employés ce jour-là et c’est pour moi encore plus violent que les billes du pistolet que j’ai pu recevoir ce jour-là.
Une jeunesse abandonnée qui se perd
Une autre anecdote sur cette jeunesse qui se perd, vielle de quelques semaines cette fois-ci et dont je suis une nouvelle fois protagoniste me fait me questionner énormément sur l’encadrement des jeunes enfants délinquants. En sortant du travail, je patientais tranquillement assise dans le métro, pressée de rentrer chez moi me reposer quand tout à coup, une agitation se déroule sous mes yeux.
Une dame affolée se permettait de fouiller sans aucune gêne une jeune fille qui devait certainement avoisiner les 15 ans. En bref, une jeune fille banale en apparence. Alors je ne comprenais pas pourquoi l’insistance de la fouille qui tournait presque à l’obsession brusque. Une situation étrange pour moi jusqu’à ce que je comprenne qu’en réalité cette jeune fille venait tout simplement de voler le portefeuille de madame et qu’en plus de cela, elle avait des complices dans le métro qui s’étaient chargés de récupérer discrètement le portefeuille et de faire comme s’ils ne se connaissaient pas.
Dès que j’ai cerné leur petit stratagème, je suis directement intervenue d’une part pour qu’ils rendent le portefeuille de madame et de plus je suis entrée dans une colère folle et cela pour plusieurs raisons. La première chose qui m’a extrêmement contrarié c’est naturellement leur jeune âge, j’étais triste de me dire que si jeune, la fourberie fait déjà partie de leur quotidien ainsi que le mensonge puisqu’ils ont tout bonnement nier avoir voler alors qu’ils ont été pris la « main dans le sac ». La deuxième chose qui m’a énervé et d’où vient ce titre « regards pacifiques » c’est qu’avant mon intervention, toute la rame observait la scène sans rien dire puisque c’était des enfants et que surement la dame se faisait des films.
C’est en restant pacifique dans ce sens-là que des enfants vont continuer d’agir impunément puisqu’ils ne seront même pas réprimandés or on sait ô combien il est important de réprimander les enfants et surtout à cet âge-là. Ce qui m’emmène également à mon dernier point c’est l’absence déplorable d’un accompagnement des parents ou du moins de la figure familiale chez ces enfants. Puisque c’est véritablement observable, les délinquances chez les mineurs sont en hausse car il y a un gros manque de suivit dans le foyer familial. Il est alors urgent de trouver des solutions pour encadrer au mieux les jeunes et éviter de retrouver des déviances vers la délinquance de plus en plus tôt.