juin 30, 2022

Romain > L’art de batailler pour progresser

Après mon BTS comptabilité gestion des organisations en alternance à Grenoble, j’avais envie de changer d’environnement et de ne pas retourner à Annecy, ma ville natale. Bien que j’adore cette ville, je me sentais cloisonné et j’avais une envie irrépressible de mouvements.

Professionnellement, j’avais postulé à plusieurs postes de comptable sur le bassin annécien, mais généralement, les postes proposés indiquaient « comptable avec de l’expérience de 5 à 7 ans » ou « débutants acceptés », mais payés au SMIC. Comment voulez-vous que j’ai une expérience de 5 à 7 ans en sortant d’une formation ? Et n’ai- je pas le droit à mieux qu’un salaire médiocre ?

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Il n’y avait là, rien d’engageant. Surtout, j’avais envie de profiter et de voir autre chose après ses deux années intenses en alternance. J’ai donc décidé de regarder les offres d’annonces sur Paris… et là, agréable surprise : plusieurs offres intéressantes de postes de comptables, avec des missions intéressantes… et même « débutants acceptés » !

Je prends plusieurs rendez-vous pour des entretiens sur Paris et je décide de monter sur une journée. J’en profite pour voir des amis de longues dates, et dans la foulée, je décroche un poste de comptable dans un cabinet, situé à Bois Colombes.

C’est un cabinet comptable, qui gère principalement, des portefeuilles de maison de retraite et de services à domicile. Le poste est intéressant, car il y a une partie comptable et une partie gestion client des résidents à l’aide sociale à l’hébergement, qui m’apportera un côté relationnel et communicant, que je n’avais pas dans mes compétences comptables.

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Passionné de musique et de presses musicales, à côté de mon emploi, je décide de me lancer en solo sur des critiques d’albums et de concerts. En effet, le fait d’avoir emménagé à Paris est une aubaine pour moi, tous les soirs, il y a des concerts, des soirées, des évènements en rapport avec des sorties d’albums. N’ayant aucune connaissance profonde en informatique pour créer un site internet, je décide d’ouvrir un blog afin d’héberger mes critiques, interviews musicales et mes reviews de concerts. Très facile en fait…

Dans un premier temps, je n’ai aucune idée si cela peut marcher. Mais qu’importe ! Je le fais pour moi… pour partager ma passion et me prouver quelque chose. Et c’est aussi un bon moyen d’échanger avec mes potes.

Au fur et à mesure que j’apportais du contenu à mon blog, je commence à avoir de plus en plus de vues, et les labels ont commencé à répondre à mes mails pour m’envoyer des albums et faire des critiques. Le début de la reconnaissance ! Cela fait toujours plaisir… Certains ont même commencé à me proposer des interviews, après un concert ou d’accéder aux festivals pour faire des reports. En 2010, j’ai ainsi pu croiser Pharrell Williams (NERD) au festival des Solidays et discuter brièvement avec lui. Amazing !

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Tout se porte plutôt bien à cette période, professionnellement et personnellement. Je tiendrais d’ailleurs ce blog pendant 3 ans. Ce n’est pas parce que j’ai lu le livre de Beigbeder… Mais, passé cette durée, je n’ai plus assez de temps, mon travail devenant plus intense que prévu.

En effet, mon poste de comptable en CDD arrive à sa fin après 18 mois, et on me fait une proposition de poste. J’avais sympathisé avec un directeur d’EHPAD qui me propose, 3 semaines avant la fin de mon contrat, un poste d’assistant de direction dans un EHPAD. Je suis plutôt étonné car cela s’éloigne totalement de mon poste de comptable, mais lui m’assure que « j’ai un bon feeling et un bon relationnel et que ça se passera bien avec le public accueilli ».

De fil en aiguille, j’avance dans le poste et dans mon expérience pro, en maîtrisant de mieux en mieux les problématiques afférentes au monde l’EHPAD. On me sollicite même afin que j’apporte mon appui sur d’autres structures, pour former les nouvelles recrues au poste d’assistant de direction ainsi que pour remettre de l’ordre dans les dossiers résidents ou salariés, pour des établissements qui ont des difficultés pour gérer l’administratif. Tout roule sur la route de l’ascenseur social.

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En 2014, je commence à demander une formation en 2014, puis je suis promu au rang d’adjoint de direction/responsable hébergement, ce qui m’attribue une double casquette dans mon emploi. Pareil, je ne connais aucune règle sur le monde de l’hôtellerie et du bio-nettoyage des établissements de santé. Le Directeur m’informe que la dernière adjointe ne faisait pas l’affaire et me confie « j’ai préféré que vous ne la rencontriez pas et plutôt que vous fassiez votre image par vous-même du poste que vous intégrez… vous avez les compétences pour ». Je trouve le défi osé, mais je décide de le relever.

Après 4 ans à rencontrer des situations les plus étonnantes que les autres, en remplaçant différentes directions, je commence à en avoir marre, d’avoir plus ou moins le second rôle, et je souhaite évoluer et devenir à mon tour, directeur d’établissement.

Petit problème (de taille) : M’être arrêté au BTS me pose problème, car même si j’ai assuré différentes missions de remplacement, je ne peux évoluer sans reprendre les études et avoir un master 2. Je me retrouve donc, coincé et frustré quelque part… Dans cette démarche de reprise d’études, mon directeur actuel me refusera ma demande de formation quelques temps. avant mon entrée en licence professionnelle gestion des structures sanitaires et sociales.

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Résilience oblige, je ne lâchai pas l’affaire et je redemandai à ce que je sois pris en formation l’année suivante, jusqu’à solliciter la direction des ressources humaines pour obtenir le financement de ma formation professionnelle. Jusqu’à présent, j’avais toujours su, trouvé, une écoute de la part de mes supérieurs hiérarchiques. Je me rends compte que la personne qui est en face de moi aujourd’hui montre à quel point la prise en charge de la gestion prévisionnelle et des compétences, est le « cadet de ses soucis ». Le prix à payer pour apprendre les paradoxes de certaines organisations.

14 Juin 2022, j’ai passé il y a quelques jours ma soutenance de mémoire pour valider ma licence professionnelle et je suis accepté en master 2 AMOS que j’intégrerais en septembre. Je me rends compte du chemin que j’ai effectué, des réussites et des difficultés rencontrées. Malgré les épreuves et les impasses (heureusement temporaire), j’ai su gagné en confiance, en écoutant ma petite voix/voie, afin de changer, et de voyager tant professionnellement que personnellement. Au final, tout comme ma montée à Paris, mon lancement en tant que blogueur ou ma recherche de qualification de directeur, ma persévérance m’a permis d’être maître de mes choix et de ma trajectoire professionnelle.

Une leçon que je garde en mémoire pour continuer le fil de mon cheminement…

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