juillet 15, 2022

MAEVA > Mon 1er job étudiant : sortir de sa zone de confort et ne pas rester sur un échec.

Nous savons tous que pour un étudiant, financièrement, ce n’est pas toujours évident : que ce soit dans la vie quotidienne, le financement du permis de conduire, l’achat de notre première voiture, se faire plaisir ou tout simplement payer son loyer, la vie ce n’est pas toujours « England Baby ! ».

Lors de ma 2ème année je percevais un petit revenu grâce à la bourse étudiante. Je souhaitais donc m’acheter une voiture car cela faisait un an que je possédais le permis de conduire mais cela a été difficile avec mes petits revenus. Je décidais donc de faire un job étudiant lors des vacances scolaires : l’animation m’intéressait car les témoignages de professionnels me touchaient. Il s’agissait avant tout de rendre les jeunes heureux dans leur activité. J’ai donc entrepris de contacter une association de ma ville en tant qu’animatrice spécialisée. 

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Il faut savoir que l’association était spécialisée dans l’accompagnement des personnes en situation de handicap mental ainsi que dans la prise en charge de jeunes de L’ aide Sociale à l’Enfance, par le biais de séjours-vacances et week-end. Mes missions : consister à aider des personnes en situation de handicap ou en difficulté à devenir autonomes, avec une double mission : contribuer à leur épanouissement personnel et à leur insertion en société. C’était un petit stress pour moi car le handicap était un terrain encore inconnu pour moi. Et l’humain doit savoir s’adapter, mais il y a un gap entre voir et savoir… 

En terme de cadre, chaque enfant était référé à un animateur ou deux animateurs selon la difficulté du cas d’autisme (sévère ou non). Les journées étaient très fatigantes : je travaillais de 8h00 à 20h00 parfois sans pause… et avec parfois de (très) longues réunions. Les nuits étaient aussi courtes que réparatrices mais pour moi, c’était une première épanouissante. 

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Je ne le cache pas : il s’agissait d’un vrai défi. C’était la première fois que je travaillais avec des personnes en situation de handicap. À ce titre, j’appréhendais énormément car ce n’est vraiment pas facile comme travail : il faut savoir gérer l’enfant ainsi que l’accompagner, être apte à gérer une crise, qui peut survenir à tout instant. Un vrai parcours sur un champ de mines… 

Cependant j’ai été référée à un cas d’autisme sévère, il faut savoir que c’était ma première expérience malgré ma formation, je ne connaissais pas réellement l’autisme, pour moi je n’avais en capacité de la prendre en charge (ma jeune était plus grande que moi en taille en sachant que je mesure 1m54). Durant le séjour, j’avais honnêtement peur de l’approcher, dès que je tentais un rapprochement, l’enfant se mettait à crier ou démarrait une crise. Je pensais pouvoir appréhender dans la durée, mais deux jours après, c’est le drame : je vois la jeune récupérer un couteau et me viser avec.

J’ai alors craqué : en fin de journée, je décide de parler à ma responsable du séjour, après la réunion quotidienne et lui propose d’échanger avec un animateur plus expérimenté. Malheureusement, ma responsable refusa l’opération et je décidai donc de partir du séjour, amère mais déterminée.

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J’étais énormément triste et déçue de moi-même. Triste de savoir que j’allais quitter les jeunes et leurs sourires, leur joie de vivre allait me manquer tout comme l’ambiance avec les collègues. J’avais aussi et surtout le sentiment collant d’une défaite face à mes objectifs fixés. 

Courant mois d’avril, quelle ne fut pas ma surprise quand ma directrice me recontacta pour me proposer de refaire un séjour en tant qu’animatrice spécialisée. J’acceptais aussitôt ! Cette fois-ci, tout se passa bien : j’avais énormément travaillé pour ne pas montrer ma faiblesse en cas de crise d’un jeune. Et j’avais entrepris de m’occuper de plusieurs enfants en même temps pour élargir mes connaissances dans l’accompagnement des enfants TSA (Trouble du spectre à l’autisme). Et le séjour fut un réel plaisir autant qu’une validation de mes nouvelles compétences !

Satisfaite de mon travail, la directrice me proposa alors mon intégration au sein de l’association, ce que j’acceptais avec fierté. Aujourd’hui, cela fait un an que je suis dans cette association et j’ai pu effectuer plusieurs séjours. J’avais ainsi pu prendre ma revanche. 

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Ce travail m’a énormément forgé le caractère. Je garde en tête qu’il ne faut surtout pas rester sur un échec. Malgré les difficultés, il ne faut pas rester dans sa zone de confort et ne pas hésiter à remonter sur le cheval de l’incertain.

Happy end ? Vocation découverte ? Et bien non !

Bien que ce métier soit un très beau métier, j’ai découvert que je ne veux pas aujourd’hui m’y consacrer. Cette expérience m’a conforté dans le fait de poursuivre mes études, en particulier dans le secteur bancaire. Etonnant ? Pas tant que ça… La banque est en effet un secteur où on apprend tous les jours, à travers la relation client ou les métiers de fonction support. Le statut de stagiaire et d’alternante m’a permis de commencer à explorer des tas de situations étonnantes et excitantes . De nouveaux défis m’attendent… et avec la confiance gagnée par mes premières résiliences, je sais que rien n’est insurmontable…