Margaux est fondatrice de la plateforme Vefa on line, qui met en relation des bailleurs et des promoteurs de l’immobilier social. Elle se revendique comme une danseuse-entrepreneure. Dans cet épisode, Margaux nous parle de son art de « déjouer les règles » comme fil rouge dans son parcours entrepreneurial.
L’art d’être des Petits Princes

Un des paradoxes de la vie est sûrement de se sentir responsable et amoureux de ce qu’on vient de réaliser… Et cela quelque soit notre désir à l’origine.
C’est « l’effet Castafiore » : « Ah, je ris de me voir si belle en ce miroir ! » C’est vrai pour une oeuvre amateur, pour un enfant, pour un projet entrepreneurial. On est vite tenté d’aimer ce qu’on a produit.
Cela pourrait amusant ou générer de la tendresse. Le problème est que cela génère de l’enfermement. Pourtant, il est vital pour son bien de rester lucide. Pour ne pas se gâter. Notre liberté d’humain se nourrit de notre lucidité. Et ne pas être lucide conduit souvent à s’aliéner.
Echapper à ce que l’on fait, c’est ce qu’il y a de plus dur dans la vie. On oscille en permanence entre volonté d’exister dans un cadre et d’en sortir pour mieux s’échapper. Tous des n°6 ?
Voilà pourquoi peut être nous sommes de plus en plus attirés par les voyages les plus lointains. Les plus intenses. Histoire de nous extraire de notre attraction terrestre.
Déjouer les règles fait peut être partie de ce qu’il y a de plus humain en nous, depuis que l’être fait communauté. Ce sont des ruptures de rythmes qui permettent de garder un regard enfantin et donc novateur sur le monde. Comme un petit prince en ballade.
Rester digne. Se garder tous les possibles ou presque. Tous ceux qu’on pourra atteindre.
Quand on est pas bien, changer les règles
L’art de déjouer les destins… ?
Telle est la fable d’Amélie : à partir d’un hasard, jouer à emprunter un chemin improbable, un chemin qui la ramène à la vie.
Jouer à partir d’une info, d’une boite retrouvée. Pour faire un bon geste, un beau geste. Mieux se sentir au détour d’une pirouette… Cultiver la poésie de l’action. En pianotant sur l’imprévu. Relier les points sans savoir où ils mènent. Et si elle se mêlait de la vie des autres ?
Relier aussi les croisement de vie avec les aspirations, les moments insolites avec les changements possibles. C’est une des beauté de ce film : tous les chemins mènent à l’envol, car l’histoire cultive, à chaque scène, la poésie de l’acte.
Et si c’était là, qu’apparaissait cet art de déjouer le quotidien : déjouer les trajectoires parisiennes faites de carrières et de vitesses. Déjouer les statuts, où les plus touchants sont les plus marginaux. Déjouer les destins, où une terrasse de comptoir peut générer à la fois la plus grande tendresse d’un grand père et un changement de vie.
Quand tout se déjoue, tout se joue.