octobre 21, 2022

Ylies > L’instinct : au cœur de la réussite.

Je vais commencer par être honnête. Non, je n’ai pas connu une scolarité ou j’aurais été souvent victime de discrimination en raison de mon origine. Au contraire, j’ai tout fait pour que cette origine (marocaine) soit une fierté et me pousse à avancer dans la bonne direction.


Tout commence en 1984. C’est l’arrivée de mon père en France. Tout juste bachelier, il décide d’émigrer en France pour avoir un avenir meilleur. Il est admis à l’IUT de Lyon, en Génie Mécanique. Cependant, il arrive comme un touriste. Et ce n’est pas une image. Il se présente le jour de la rentrée avec ses bagages, sans logement. Alors, une solidarité entre les membres de la diaspora
marocaine de l’établissement se met en marche. Il se débrouille comme il peut et trouve une place dans une colocation avec d’autres étudiants marocains. Il obtient ensuite son DUT et entre dans le monde du travail, plein d’envie. Je pense que ma détermination pour réussir commence à cette période là, 18 ans avant ma naissance.


Par la suite, mes parents se sont mariés, en 1997. Je vis le jour le 15 juin 2002, à l’hôpital de Poissy. C’est le début de l’aventure. Mes parents font un choix qui selon moi à été déterminant dans la suite : s’installer à Plaisir, dans les Yvelines. Une ville calme et verdoyante, à 30 kilomètres de Paris. Une ville où l’on peut grandir sans histoire, loin des problèmes parfois rencontrés dans certaines
villes de banlieue. S’ensuit un début de scolarité tranquille et sans vague. Maternelle Jules Verne, école élémentaire Alain Fournier et collège Guillaume Apollinaire. De bons résultats, stables, couplés à un bon comportement.

Le premier choix important de ma vie fut le choix de mon lycée. Rester à Plaisir dans le lycée de la ville, ou viser un lycée plus réputé, comme les lycées Hoche et Notre-Dame-du-Grandchamps à Versailles. Mes parents penchaient grandement pour la deuxième option. Pourquoi ? Ils ne voulaient pas que je sois « bridé » par le niveau d’enseignement du lycée plaisirois. Mais moi, je penchais plutôt pour la première proposition. Tous mes amis s’y rendaient et je savais
l’importance d’être épanoui pour réussir. Il m’était inenvisageable de rejoindre un établissement isolé, avec des « fils à papa ». Ma décision était prise, j’irai, coûte que coûte, au lycée Jean Vilar, même contre l’avis de mes parents.

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Après une bonne année de seconde, une autre décision importante devait être prise : la filière dans laquelle s’orienter. Encore une fois, ce ne fut pas si simple. Mon père, un bac scientifique marocain et un DUT en Génie Mécanique en poche, ne me voyait pas rejoindre autre chose que la filière scientifique. Son avis était partagé par ma mère et certains de mes professeurs (maths, physique et SVT notamment).

Mais….il y a un mais. Je n’aimais pas ces disciplines où tout était très cadré et théorique. J’étais attiré par les sciences économiques et sociales et l’histoire géographie…. soit les matières de la filière ES. Ma professeur de SES était catégorique. Je devais aller en ES car c’était la filière qui était là plus adaptée à ma personnalité. Vint alors le moment difficile de convaincre les parents. Et cela s’annonçait corsé. Dans l’imaginaire de tous, et donc de mes parents, « l’élite » devait se rendre en filière scientifique. Surtout que j’avais le niveau pour. J’ai donc fais face à un non catégorique. Pendant plusieurs semaines, ils ne voulaient rien savoir. Tout s’est débloqué lors de la rencontre
avec ma professeur de SES, qui a su leur faire entendre raison. Septembre 2018, je suis en Première ES. Cette étape de ma vie m’a appris quelque chose de très important : il faut toujours suivre son instinct et ne pas se laisser dicter ses choix, même par ses parents.

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Après deux années épanouies avec pour point d’orgue l’obtention de mon baccalauréat avec la mention très bien, il a encore une fois fallu prendre une décision décisive : l’orientation Post-bac. Jamais 2 sans 3 : là aussi, j’avais une idée qui n’était pas celle de mon entourage. Pour mes parents et mes professeurs, il n’y avait pas d’autre option que la classe préparatoire. Un bon niveau et de bonnes ambitions ne pouvaient avoir pour issue autre chose. Et pour la première fois de ma vie, j’étais seul contre tous.

Tout mon entourage optait pour la prépa… mais pas moi (loin de là). Je savais que j’avais le niveau (sans prétention aucune), mais là n’était pas le problème. C’est plutôt l’intensité de la formation qui me posait problème. Une charge de travail énorme pendant 2 ans…ce n’était pas pour moi, je le sentais. Alors, je me suis renseigné, et j’ai creusé l’option du DUT GEA. Une formation généraliste et permettant de poursuivre également en école de commerce, c’est ce qui me fallait !

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Qu’à cela ne tienne, j’ai candidaté a tous les DUT GEA autour de moi sur Parcoursup. Pour être honnête, j’ai tout de même postulé aux classes préparatoires, ne sait-on jamais. J’ai été accepté dans tous les IUT auxquels j’ai postulé….et dans toutes les prépas aussi. Mais ma décision avait eu le temps de mûrir. Je voulais aller en DUT GEA et j’ai alors rejoins le meilleur IUT de France, l’IUT de Paris-Rives de Seine.

Aujourd’hui, j’ai 20 ans et je suis en troisième année d’études. Après le DUT, j’ai été admis en BBA à l’ESSEC, la deuxième meilleure école de commerce de France. Comme quoi, même en ayant fait mes propres choix, j’ai réussi à retomber sur mes pieds. C’est pourquoi, par le biais de cet article, j’aimerais transmettre un message.

Suivez votre instinct et ne vous laissez pas dicter vos choix. Jamais.