Apparemment le stress peut être quelque chose de positif. Il parait qu’il nous pousserait à agir, à prendre une décision, et qu’il nous motive. En effet, il est normal de stresser dans certaine situation. Face à l’inconnu, ou lorsqu’un enjeu important est à la clé. Honnêtement, quand j’entends parler de stress c’est rarement dans ce sens. J’entends plus parler de crises d’angoisses, d’insomnies, d’échecs et de procrastination. Mais c’est peut-être parce que je suis trop
stressée que je dis ça. Puisqu’on voit tout d’un mauvais côté. Ici on ne va pas parler de ce « bon stress », mais de ce que j’appelle le « vrai stress ». Celui qui est quotidien et qui nous fait perdre tous nos moyens pour des choses presque insignifiantes. Et j’aimerais notamment parler de l’impact qu’il peut avoir dans le cadre des études.
Les symptômes du stress : un réel handicap lors d’un examen
Le stress est celui qui fait battre notre cœur bien plus fort que la normale, celui qui nous noue l’estomac, qui nous fait transpirer, on a également une respiration irrégulière et incontrôlable. Bref, comme si on était en plein marathon ou comme si on venait de monter les 7 étages du bâtiment Blériot de l’IUT, alors qu’on est en réalité en train d’essayer de dormir, ou dans le métro par exemple. En tous cas, rien qui ne justifie un tel état. On sera tous d’accord pour dire que passer des examens dans cet état est bien plus handicapant que motivant.
Et comme si ces symptômes physiques n’étaient pas suffisants, on a également droit à des symptômes psychiques. En effet, lorsqu’un événement s’annonce stressant, on ne pense qu’à ça. À tout moment de la journée, dès que notre esprit n’est pas trop occupé, on y pense. On pense à tous ce qui pourrait mal se passer, à tout ce qu’on a fait pour se préparer à cette épreuve, mais surtout tout ce qu’on a pas encore fait. Puis le moment venu, notre vision se rétrécie, et on se met à douter sur tout et n’importe quoi, on n’arrive plus à voir les évidences.
Prenons un exemple, vous faites de la natation depuis quelques années, et vous êtes à l’une des plus grosse compétition de l’année. Vous devez nager 400 mètres, soit 16 longueurs. Vous avez un bon rythme, et faites partie des premiers, puis d’un coup, une voix arrive dans votre tête, et vous demande : « T’as fait combien de longueur ? « . Vous savez très bien combien vous en avez fait, évidemment que vous avez compté, vous en avez fait 12. Puis la voix revient : « T’es sûr ? T’en a pas fait 11 ? ». Donc vous essayez de vous remémorer tout en nageant, mais vous ne faites que des allées-retour, les longueurs se ressemblent toutes, donc vous avez du mal à savoir, et vous commencez à ralentir sans vous en rendre compte. Puis cette voix vous demande : « Et depuis que t’essayes de compter t’as fait combien de longueur ? « . Félicitation ! Vous voilà paumé. Vous ne savez plus quoi faire, c’est la panique, donc cette fois-ci vous décider de ralentir pour copier les autres, eux ont du bien compter. Quand ils s’arrêteront, il y a de fortes chances pour que vous aussi ayez fini vos longueurs. Et si on veut être encore plus sûr, on peut même faire exprès d’arriver dernier, là, plus personne n’en aura rien à faire que vous ayez fini ou non vos 400 mètres.
Vous étiez préparé, vous aviez bien commencé, mais vous avez douté. Et il est facile de retranscrire cette situation à n’importe quelle évaluation. Il m’arrive de temps en temps, à des oraux en langue étrangère (où il est plus difficile d’improviser), d’avoir de gros trous de mémoire. Je dis ma première phrase, puis, pour la deuxième, plus j’essaye de la visualiser et plus les mots disparaissent, comme lorsqu’on essaye de se rappeler d’un rêve, jusqu’a qu’il n’y ait plus rien.
Les origines du stress dans les études : Manifestation de la peur de l’échec ?
On est conscient du problème, on sait que ça nous apporte que du mal, alors pourquoi continue-t-on de stresser ? A l’image d’une phobie, je vois le stress comme une peur irrationnelle de l’échec. On voit seulement ce qui pourrait mal se passer. L’image du verre à moitié vide et à moitié plein, colle parfaitement à mon état d’esprit pendant un examen. Je vois seulement les points que je maîtrise le moins, sans penser au reste du cours que je connais, et sur lequel j’ai pu m’entrainer. Je pense au pire sujet qui pourrait tomber le jour J, et jamais au meilleur.
Un QCM ?! Je ne verrais là que les éventuels points négatifs en cas de fausses réponses, en oubliant les points obtenues par mon travail ou par la chance. Plus tôt, quand je parlais des symptômes, j’ai évoqué le champ de vision qui se rétrécit. C’est le cas au sens propre, mais aussi au sens figuré, on ne voit pas la chose dans son ensemble, on reste focaliser sur un détail qui nous pose problème, en oubliant de voir le reste qui pourrait nous mener à une réussite.
Ces pensées irrationnelles qui nous amènent sans le vouloir à ce qu’on craint le plus
Très connu, lorsque l’on entend sans cesse la même chose, que cela vienne d’autrui ou de soi-même, on finit par y croire. En effet, on amplifie souvent les contraintes et on sous-estime nos compétences. Beaucoup de tâches nous paraissent aux premiers abords infaisables, bien que la plupart du temps on finit par les surmonter. Cet état d’esprit mène naturellement vers une baisse des ambitions. Ce qui est évidemment très problématique lorsqu’on est dans un cursus universitaire. On peut parler d’auto- censure, par exemple un étudiant vise une formation ou une école assez sélective, à laquelle il est légitimement en droit de candidater, mais il ne va pas forcément le faire.
Je vais prendre mon propre exemple. En 2020, lorsque j’étais en terminale scientifique, dans la période où chacun constituait ses vœux sur Parcoursup, j’étais intéressée par le DUT GEA. A ce moment-là, seules 6% des personnes qui demandaient à intégrer l’IUT de Paris Descartes en GEA étaient retenues. Je ne voulais pas faire des études loin de chez moi, et même si Descartes faisait partie de ses établissements où je pourrais étudier tout en rentrant chez moi chaque soir, je ne voulais pas postuler là-bas. Je me disais que je n’avais absolument aucune chance, avec toujours ce chiffre en tête « 6% », impossible !
C’est ma famille qui m’a poussé à finalement candidater pout cet établissement. Je n’avais absolument rien à perdre, mais c’est comme si j’avais honte de viser quelque chose de si sélectif, comme si je ne le méritais pas. Encore une fois, je ne voyais que les raisons qui pousseraient une école à ne pas me choisir. J’avais un cursus scientifique, rien à voir avec la gestion, j’avais des notes assez moyennes, j’ai suivi toute ma scolarités dans le 93, etc. Au final, Descartes est le seul IUT pour lequel j’ai eu une réponse favorable immédiate. Je me suis alors rendue compte que mon principal frein était moi-même.
Par ailleurs, en plus de cette auto-censure, on peut ajouter aussi un peu d’auto-sabotage, qui prend généralement forme par de la procrastination. En effet, on a peur de rater une évaluation, donc logiquement on prend la décision de réviser en avance, comme ça on est bien préparé et on a plus peur. Mais si on agissait toujours de façon rationnelle ça se saurait (courte vidéo d’Arte illustrant simplement les décisions irrationnelles du quotidien :
Bon pour résumer, on a peur de se planter donc si on prend le temps de bien réviser en avance, on a de forte chance que cette évaluation soit une réussite. Néanmoins, il nous est tous déjà arrivé de foirer complètement un contrôle malgré ces efforts, et ce pour diverses raisons. Ce qui est assez désagréable et franchement décourageant…Vous le sentez venir le paradoxe ? Alors que si on révise à la dernière minute, on est quasiment certain de se planter, et il peut arriver aussi qu’on y arrive très bien, pour encore une fois diverses raisons.
Dans ce second cas, celui où on révise peu et on se plante, pour se rassurer on se dira : « non, mais c’est parce que j’ai pas eu le temps de bien réviser… ». Alors, que dans l’autre cas, quand on a bien révisé et qu’on se plante quand même, on va devoir remettre en question sa méthode de travail, remettre en question sa compréhension du cours, voire son orientation si c’est répétitif, etc. en somme on est confronté au doute, et en plus de ça on a l’impression d’avoir perdu son temps.
Bref, quand on a peur, on ne prend pas forcément la meilleur décision pour nous, mais la plus rassurante. Et pour être honnête j’ai du mal à savoir moi- même pourquoi j’ai si peur.
J’essaye de me rappeler d’évènements effrayants que j’ai réussi à surmonter. Depuis mes 11 ans je fais de l’escalade, je fais des via ferrata aussi, je me retrouve donc parfois à plus de 100 mètres de hauteur, et j’ai peur, mais j’arrive à me contrôler et même à apprécier cette peur. J’avais voulu commencer le Karaté en 2020, (clairement pas la meilleurs année pour commencer les sports de contact donc, évidemment j’en ai pas fait beaucoup) c’était la première fois que je faisais un sport de combat. Je devais combattre lors des entrainements face à des gens de tous niveaux, parfois même le maître et évidemment que j’avais peur et que je me prenais au taule. Mais j’appréciais ce défis, il memotivait, et malgré le fait qu’il soit impossible que je gagne face à une ceinture noire je donnais tous ce que j’avais…Peut-être bien que ça existe le bon stress en fait.
Sonia