mars 31, 2022

YOUSRA > Dans la peau d’une étudiante, entre la gestion du stress et le dépassement de soi

C’était une nouvelle page que j’écrivais au début de ma poursuite d’études post bac. Je ne m’attendais pas à autant de changements et d’évènements inattendus, avec l’arrivée de la Covid-19 par exemple. Comment s’adapter quand son quotidien est chamboulé ? Est-il aussi simple de gérer son stress ? Comment améliorer son quotidien et garder confiance en soi ?

Le stress provoqué par la peur du nouveau

Depuis que je suis étudiante, je ne crains pas de ne pas réussir car il faut rester positive, et j’essaye de me donner les moyens de réussir. Mais d’autres facteurs entrent en jeu pour mon cas. Tout d’abord, avant mes études supérieures, je n’ai jamais pris les transports ou sinon pas quotidiennement. C’est pourquoi, dès que cela devient mon quotidien, j’ai eu du mal à m’y faire. En effet, auparavant, j’avais pris la mauvaise habitude de me lever très tard pour arriver tout pile à l’heure au lycée. Et d’une année à l’autre, tout change, je dois me lever 3h avant le début du cours contre 20 minutes auparavant. Je ne vis pas près de la gare (celle de ma ville), donc je dois sortir encore plus tôt si je ne veux pas me retrouver embêter pour arriver à l’heure. J’ai constaté qu’en prenant le train 10 minutes après ou même 20 minutes après, je n’avais pas plus le temps pour dormir. Donc j’ai commencé à prendre le train le plus tôt possible, et aujourd’hui je suis souvent devant l’IUT à son ouverture. Les contraintes liées au contrôle continu m’inquiétaient car les retards ou suppressions de trains sont fréquentes. J’avais peur de ne pas avoir le temps d’étudier en rentrant chez moi, soit parce que je suis fatiguée, soit par manque de temps.

Mon plus grand pilier n’était plus à mes côtés

Gérer son stress et se dépasser parfois ça ne se fait pas tout seul. Par exemple, j’ai une sœur jumelle qui a toujours été dans la même école jusqu’au lycée, on retrait ensemble, on dormait ensemble, je faisais tout avec elle. Sauf que pour ses études supérieures, elle est partie un peu loin de la maison, et comme elle est en prépa, il lui a fallu prendre un appartement près de son école. Je ne la voyais que le week-end, on avait à peine le temps de discuter, de rigoler, de s’amuser. J’ai dû apprendre à vivre sans elle. Au départ, c’était très compliqué parce que quand on nous retire une habitude du quotidien depuis dix-huit ans, il faut une période d’adaptation. Quand j’avais du mal à comprendre les cours par exemple, elle était là pour m’expliquer. Quand je me sentais mal, elle me rassurait, me soutenait. C’était la seule à qui je disais tout et perdre cela était très embarrassant, parce que souvent j’ai besoin de parler mais à une personne de confiance. J’ai commencé à tout garder pour moi et j’ai appris à évacuer ce stress et ce mal-être, seule. Mais il ne faut surtout pas se laisser envahir par cela, ça peut aggraver la situation. C’est souvent quand la personne part, qu’on se rend compte de l’importance de sa présence, même si je ne l’ai jamais négligé.

Des épreuves qui mènent à la victoire du dépassement de soi

Très jeune, j’étais une fille plutôt réservée, qui n’allait pas vers les autres. Je ne souriais pas souvent, je parlais seulement à ceux qui venaient me parler, mais j’étais très sérieuse et généreuse. Sauf que je n’étais pas la seule à penser qu’en grandissant, je ne pouvais pas rester comme ça. Il fallait que je sorte de ma zone de confort, que je m’ouvre un peu plus aux autres et que je sache apercevoir et me méfier d’un danger. Mon père m’a donc poussé à faire du karaté. Je ne pensais jamais réussir et arriver là où j’en suis arrivée. Néanmoins, je tiens à préciser que le karaté, ce n’est pas qu’un art martial, mais avant tout un sport qui demande beaucoup de respect, envers son maître et son adversaire. Les compétitions m’ont aidé à me libérer. Je pouvais montrer une autre facette de moi que je ne connaissais pas. Il ne faut pas hésiter à essayer et même si l’on a des appréhensions, on ne peut pas réellement savoir. J’ai une grosse préférence pour le kata puisque le karaté ce n’est pas que du combat, et celui-ci m’a permis d’affirmer ma capacité de mémorisation. Visez la perfection !

Il y a un an de là, j’ai lancé un débat avec une amie sur le stress. Selon moi, la vie serait trop simple sans stress. Mais en discutant avec elle, j’ai pu remarquer qu’on peut distinguer deux types de stress : un stress positif et un stress négatif. En effet, cette amie vit son stress comme une souffrance, une maladie. Ça la rend tellement mal, qu’elle en pleure et qu’elle se sent incapable de poursuivre ce qu’elle avait à faire. Elle perd tous ses moyens, et perd totalement confiance en elle. Si on prend l’exemple des examens, elle se sent très pénalisée, puisqu’elle ne sait pas gérer son stress.

L’arrivée de la covid-19 qui chamboule les réussites

La pandémie a entraîné un confinement et donc l’arrêt d’activités importantes telles que le sport. Les cours également se faisaient depuis la maison donc raison de moins pour se dépenser. Une routine s’est installée et celle-ci ne me convenait pas du tout. La crainte et les conséquences sanitaires nous poussaient à rester à la maison. C’est donc ce que j’ai commencé par faire, je me levais 10 minutes avant le début des cours, je m’asseyais sur mon bureau, je me levais pour déjeuner et je retournais sur mon bureau.

À cause des écrans, je n’avais plus envie de travailler à la fin des cours, j’allais donc m’allonger pour reposer mes yeux. Mais la routine était devenue lassante et bien chiante. Je ne faisais rien de constructif, si ce n’était faire mes devoirs ou rester impliquée dans les travaux de groupe. Ce qui m’ennuyait le plus, c’est de ne plus pouvoir me dépenser. En réalité je pouvais, mais j’ai besoin d’être poussée pour faire de nouvelles choses surtout quand il s’agit de sport parce que je ne suis pas une grande fan du sport, j’ai l’impression de souffrir quand j’en fais (je dis ça car je souhaitais me mettre au renforcement musculaire mais j’ai très vite arrêté). De là, j’ai pris du poids et je ne me plaisais pas du tout dans ce nouveau corps surtout que je recevais beaucoup de remarques par rapport à ça telles que « t’étais mieux avant », « plus fine, ça te va mieux », « les joues c’est trop ». Je perdais de plus en plus confiance en moi alors que j’avais réussi à vaincre cette étape. On ne sait jamais ce que la vie prévoit, et il est simple de se retrouver dans une situation passée.

Enfin, des étudiants sous l’effet du stress, il y en aura toujours. Mais vous avez la preuve que c’est un phénomène surmontable si on arrive à le gérer. Actuellement, je sais ce que je veux, ce dont je suis capable et je ne doute pas du tout de mes capacités. J’ai appris à garder confiance en moi puisque nous avons tous un potentiel en nous, il faut juste savoir l’exploiter. Je continuerai à avancer la tête haute et surtout, je resterai celle que je suis devenue !