août 18, 2022

Clara > Coup de fouet et coup de coeur dans la restauration

Perdue dans mes choix d’orientation pour le futur et en rébellion contre mes parents après mon année de prépa, je suis partie travailler 4 mois pour retrouver leur estime et répondre aux nombreuses questions qu’une jeune fille de 18 ans est amenée à se poser.

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Je suis arrivée dans un milieu qui m’était inconnu : la restauration. J’ai découvert un univers triplement rude : de par ses horaires, son rythme de travail soutenu, la relation avec la clientèle… et une multitude de nombreux aspects qui rendent ce travail excitant mais également épuisant. Certes, nous nous nourrissons de l’adrénaline que fourni ce fameux « rush ». Ces moments de tensions ont l’avantage de renforcer les amitiés que l’on forge avec ses collègues et ceux-ci deviennent… une réelle famille. #Disney.

Ce n’est pas peu dire que ma personnalité d’adolescente insupportable et quelque peu « snob » est tombé de 10 étages quand j’ai appris à connaitre ces gens incroyables ! Je garderai des souvenirs inoubliables avec ces personnes que j’ai hâte de retrouver tous les ans.

Comme disait Flaubert, « la meilleure façon de connaitre les choses est d’en souffrir. » Sans m’en rendre compte, j’ai découvert la réelle valeur du travail (faire, être et avoir). J’ai ressenti un réel épanouissement car nous travaillions beaucoup en recherchant la satisfaction des clients mais surtout de nos supérieurs. J’ai appris à prendre conscience des choses utiles dans la vie.

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J’avais besoin de ce « coup de pied » que sont capables de mettre nos responsables quand nous n’avons pas envie mais également de la motivation qu’un groupe apporte. J’ai ainsi découvert que j’aime motiver mes pairs en montrant que je suis capable et que dans les moments compliqués, nous sommes tous capables, ensemble. C’est un des aspects de ma personnalité que je connaissais grâce à mon expérience dans le scoutisme mais que j’ai eu la chance de l’expérimenter dans la vie professionnelle.

La restauration oblige à s’émanciper car nous devons communiquer, oser, développer un sens de la relation efficace. Dans le terme efficace je sous entend que nous devons être pertinent avec le client pour qu’il comprenne notre message et le perçoive de manière positive. De plus, nous devons aussi exprimer ce message de manière rapide car d’autres client nous attendent et s’impatientent vite ! Pour cela il faut donc oser être soi même et donc être naturelle, car je pense sincèrement que toute relation humaine tendra vers une finalité positive lorsqu’elle est naturelle. Chose qui n’est pas facile lorsque l’on est de nature timide. (si, si je vous assure).

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Si aujourd’hui j’aime le contact avec autrui, cela ne fut pas toujours le cas. Petite, j’étais extrêmement timide et mes camarades de classe en primaire se moquaient de moi à cause de mes oreilles décollées en m’appelant Dumbo : un classique (mais celui-là n’est jamais agréable à revoir…). De plus, je m’appelle Clara de …. Ceci est anodin surement pour vous comme pour moi. Mais de la part de certains professeurs… ça ne l’était malheureusement pas.

J’étais celle que les instituteurs appelaient par son nom de famille au lieu de son prénom comme tous les autres élèves. (Grrrr). Au tennis, on m’avait lancé (sans faire exprès) une balle dans la tête et mon professeur avait dit : « Arrête de faire ta princesse mademoiselle de …. et arrête de pleurer. » Une autre fois à l’école, j’avais mis le pied dans le seau en lavant le tableau devant toute la classe, Ce qui est digne de Pierre Richard est drôle aujourd’hui… Mais humiliant il y a presque 10 ans quand je repense à la maîtresse qui s’était moquée de moi.

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Revenons sur cette expérience en hôtellerie.

A la fin de l’été, je me suis dit que je voulais devenir manager, un manager qui donne l’exemple, comme l’ont fait mes patrons en ne montrant aucune fatigue dans les moments d’adversité, avec une capacité à motiver leur troupe inépuisable. Mais surtout, en étant humain (le gros mot est lancé).
Une fois l’été terminé, j’ai commencé des études de management hôtelier à Paris. Une école dans laquelle je suis restée deux ans. La crise sanitaire est arrivée et nous devions faire un stage; les hôtels étant fermés ou ne prenant pas de stagiaire, j’ai alors réalisé mon stage dans un Ehpad en tant que responsable hôtelière.
Il y a un an, je découvrais finalement ma vocation et l’univers vers lequel je souhaite orienter ma vie professionnelle. Le 19 avril 2021 (très précisément, je suis comme Amélie Poulain, j’aime la précision), je commençais un stage de responsable hôtelière dans un Ehpad situé dans l’Indre.

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Durant les 5 mois de stage, l’immersion a été totale car je logeais dans l’Ehpad. C’était le début d’une véritable aventure ! J’y allais à l’inconnu, pleine de questionnements et y ai trouvé d’emblée un profond apaisement que je n’ai jamais su expliquer !

Ce stage m’a sorti du secteur des hôtels de luxe où m’avaient plongée mes études de management hôtelier, secteur où je ne trouvais ni ma place ni une réelle utilité. Du fait de la pandémie de Covid et des difficultés à trouver un stage, j’ai atterri dans un village berrichon de 300 habitants qui portent bien son nom : Châteauvieux. Mais bizarrement, je ne me suis jamais senti aussi bien… Et le coup de foudre s’est poursuivi dans la durée. A contresens, j’avais trouvé ce sens à ma vie, ce fameux secteur dans lequel je souhaite apporter ma pierre à l’édifice. Et là, il n’y aurait personne pour me dire le contraire… 😉