En 2021, après avoir travaillé tout au long de mon lycée dans l’espoir d’intégrer le BUT GEA de l’IUT Paris Rives de Seine, j’ai été très déçue de ne pas être acceptée ni à cet IUT ni à celui de Villetaneuse, qui était mon deuxième choix. Aucun autre IUT souhaité ne m’a accepté, laissant mon unique objectif professionnel en suspens. En effet, je n’étais intéressée par aucun autre cursus mis à part celui-ci.
Acceptée en Licence Economie Gestion à l’Université de Villetaneuse, j’ai maintenu l’espoir de me réorienter vers le BUT GEA de l’IUT de Villetaneuse en cas de désistement. Ces 2 entités étaient rattachées et je m’étais renseignée avant la rentrée en licence d’économie gestion sur ceZe réorientaSon, l’université m’a confirmé que c’était possible. Dès la première semaine à l’université, j’ai ressenS un décalage important. Les cours étaient difficiles à suivre, l’autonomie totale m’a déconcertée, et la recherche d’une réorientaSon est devenue inévitable. La majorité de nos professeurs avaient des lacunes en français car ils venaient de pays étrangers, il était très difficile de se comprendre.
Consultant la conseillère d’orientaSon, les premières tentatives ont été mal accueillies, repoussées à fin septembre. Malgré mes efforts et la possibilité de remplacer une amie dans le BUT GEA de Villetaneuse, la conseillère a déclaré fin septembre, qu’il était « trop tard », accentuant ma frustraSon car elle m’avait donnée rendez-vous à ceZe date. J’avais tenté de la revoir plus tôt mais elle m’avait repoussée. Les démarches de réorientaSon auprès d’autres IUT ont échoué en raison du manque de places, à l’excepSon d’une offre en alternance que je ne pouvais accepter sans contrat. J’ai également tenté une réorientaSon en BTS commerce internationale au lycée de Sarcelles, j’ai dû aller rencontrer la CPE en charge de ce cursus moi- même au bout de 2 semaines de relances sans réponse. Elle a été extrêmement surprise de me voir en face d’elle, à son bureau, ne sachant pas comment expliquer ce temps d’attente et son absence de réponse dans un premier temps. Elle a fini par justifier mon refus par ma moyenne trop faible en espagnol qui était de 11/20 malgré ma moyenne en anglais de 18/20. Cela m’a beaucoup impacté car je savais que ce n’était que des excuses, j’ai eu énorme remise en question car je pensais au moins pouvoir être accepté dans un BTS qui est un cursus moins exigeant que le BUT. CeZe dernière défaite m’a fait perdre confiance en moi, c’était la cerise sur le gâteau.
Malgré les difficultés initiales, j’ai intensifié mes efforts pour obtenir une bonne moyenne au premier semestre. Cela a représenté un défi majeur en raison du niveau élevé en mathématiques, de l’autonomie totale dans le cursus universitaire, de l’absence d’aide, de l’absence d’un cadre et des désistements progressifs de mes camarades. Nous éSons 200 en amphithéâtre à la rentrée en début d’année et 30 en fin d’année. Dans ma classe, la moiSé des élèves ne travaillaient pas (ils venaient pour bénéficier de la bourse), ils ont fini par se désister. Une professeure en TD de microéconomie et macroéconomie au 2ème semestre m’a marquée, elle nous parlait en anglais et surtout, elle ne connaissait pas les matières qu’elle enseignait. Elle prenait en photo le tableau de ses collègues (professeurs) et nous recopiait ces derniers. Nous devions comprendre par nous-même le cours, il n’y avait aucune explication et lorsqu’on lui en demandait, elle nous disait en anglais « c’est vous les élèves, c’est vous qui comprenez les mathématiques pas moi ». La majorité d’entre nous n’avons pas validé ces 2 matières.
L’ambiance à l’université est particulière, on a une pression énorme et une absence de souSen, c’est un climat propice à l’abandon.
Dès le début de l’année, les professeurs nous avaient conseillé de nous investir au maximum dans le premier semestre sachant que le second serait particulièrement difficile pour les élèves. Ils nous ont expliqués que la majorité des élèves validaient le 2ème semestre à l’aide de la compensaSon avec le 1er semestre. La validaSon reposait donc sur ceZe compensaSon. Cependant, en décembre, la cheffe de notre unité d’économie gestion a pris la décision controversée de supprimer la compensaSon en raison d’un nombre excessif d’étudiants. Elle souhaitait faire le « grand tri » (chose qui n’avait jamais été faite avant), elle n’a consulté aucun représentant d’élève et la majorité des professeurs ont été totalement écartés de ceZe décision. Cela a été une très mauvaise surprise pour tous. Les professeurs nous ont encouragés à manifester, chose que nous avons fait, malgré 2 semaines de blocus, des pétitions la décision est restée même.
Cette mesure a eu des conséquences directes sur mes résultats, m’empêchant de valider le deuxième semestre avec une moyenne générale de 9, alors que j’avais 12 au premier semestre. Malgré ceZe déception, je n’avais pas oublié mon objectif de réorientation. Je m’étais réinscrite sur Parcoursup. Le fait que seul le premier semestre soit pris en compte a ouvert une nouvelle opportunité. En avril, j’ai été acceptée à l’IUT en alternance, et en juin, j’ai trouvé une entreprise.
L’échec initial de ne pas intégrer le cursus souhaité a été bouleversant. La déconnexion avec l’université, la difficulté à être entendue dans mes démarches ont créé un écart entre mes attentes et la réalité. Cela a énormément affecté ma motivation et mon bien-être. À long terme, les problèmes persistants ont remis en question tous mes choix. C’était une année très difficile où je me suis retrouvée livrée à moi-même. J’étais totalement perdue dans ma situation. De plus, le cadre de l’université m’avait rendu solitaire.
Les causes majeures étaient le manque de places dans les cursus désirés, les problèmes avec la conseillère d’orientaSon, l’absence de cadre à l’université, et le changement soudain des règles de compensaSon entre les 2 semestres.
Malgré les revers, la détermination au fond de moi persistait. Postulant au BTS de Commerce internaSonal, la déception a continué lorsque ma candidature a été refusée sur des critères contestables. Je me suis sentie dévalorisée et je ne supportais cette injustice. J’avais l’impression que mes compétences n’étaient pas reconnues à leurs justes valeurs. Comment une moyenne en espagnol pouvait-elle déterminer mon avenir ? Jamais je n’aurai cru qu’elle aurait un tel impact dans mon parcours étudiant. Mais je n’avais pas abandonnée et je prévoyais de me réorienter au plus vite.
Le recul m’a permis de comprendre que chaque échec était une opportunité pour bondir. Les erreurs administratives ont souligné la nécessité d’une approche autonome. Que l’on peut totalement se réorienter sans forcément passer par les différentes aides d’orientation. D’autant plus qu’on nous avait transmis cette idée au lycée qu’il était impossible de se réorienter et que nous n’avions pas le droit à l’erreur. Malgré cette année difficile, ces défis m’ont permis de me surpasser, de façonner une nouvelle facette de moi et d’évoluer. J’ai compris que je pouvais réussir sans forcément être cadrée comme au lycée.
Lors de cette année, j’ai pu développer une meilleure autonomie, mentalement cela m’a forgée et je commençais à mieux appréhender les différents problèmes à l’Université.
Malgré les difficultés avec la conseillère d’orientation, les échanges avec des étudiants partageant des expériences similaires m’ont offert un soutien. En effet, j’étais loin d’être la seule à vouloir me réorienter en BUT GEA et cela m’avait rassurée en début d’année.
Après des refus successifs, la persévérance a payé. La réinscription sur Parcoursup a ouvert une nouvelle opportunité. Acceptée à l’IUT de Paris en alternance, j’ai trouvé une entreprise en juin, concrétisant finalement mon objectif initial.
En conclusion, cette expérience a été un parcours tumultueux mais formateur. Elle a renforcé ma résilience et a démontré que même après des échecs répétés, la persistance peut ouvrir des portes inattendues.
Cette expérience a renforcé ma conviction qu’il ne faut jamais abandonner, même dans les moments les plus sombres. Les échecs peuvent être des tremplins vers de nouveaux chemins. J’ai su rebondir malgré les défaites, illustrant la nécessité de persévérer et de croire en ses objectifs, même lorsque le monde semble jouer contre nous.