mai 10, 2024

Les mirages du dropshipping par Mounir

Au commencement de cette aventure, l’idée de me lancer dans l’entrepreneuriat avait pris racine dans mon esprit en quête de liberté. Je souhaitais générer des profits par mes propres moyens et de mesurer concrètement les résultats de mes efforts, pouvoir me dire « j’ai généré tant… et sans l’aide de personne », je me lançai dans le monde du commerce en ligne. Je n’avais pas d’objectif précis mais après avoir mis en œuvre quelques études j’ai décidé que la boutique serait spécialisée dans le confort, offrant des produits tels que des civières dorsales, des pistolets de massage, et autres articles de bien-être.

Sous l’influence des réseaux sociaux qui convoitaient le dropshipping et des influenceurs qui promettaient des richesses faciles, je suivis des formations détaillées, gratuite et payantes. J’appris les énormément du e-commerce : les études préalables, la création du site web, l’élaboration d’une l’identité visuelle percutante, la liaison les plateformes entre elles (de l’achat du client au passage de la commande auprès du fournisseur) etc… Convaincu que le succès était à portée de main, je mis en place un plan de publicité à mes frais sur facebook et google ads pour attirer ma cible.

Les jours suivant le lancement officiel de ma boutique, l’espoir que j’avais fut soudainement anéanti. Aucun achat ne fut enregistré. Malgré le temps que j’y ai consacré les résultats était tout autre.

Face à cet échec, j’ai longuement cherché les raisons de celui-ci et ai émis plusieurs hypothèses. Il devint évident que ma compréhension de la clientèle cible était mauvaise, les publicités avaient peu d’impact, une trop large audience pour paraitre crédible.
Je me suis par ailleurs spécialisé dans ce marché qui paraissait saturé après coup. En effet, j’ai observé énormément de succès avec ces produits mais je suis venu trop tard sur le marché. Enfin j’ai réalisé que les formations de dropshipping s’avérèrent être plus des mirages que des guides fiables vers la réussite entrepreneuriale. Le dropshipping se dressait devant moi, dévoilant une réalité bien moins attrayante que celle m’avait initialement attirée.

Suite à cet échec je ressenti un sentiment de désespoir. Les heures investies dans les formations, les efforts déployés pour concevoir ma boutique, tout semblait n’avoir servi à rien. Je me sentais naïf d’avoir cru en ce projet promu par des influenceurs à qui on ne peut faire confiance et qui s’enrichissaient aux dépens de rêveurs comme moi. Enfin pour rebondir à cet échec je devais redoubler d’effort pour recouvrir les pertes. Je me relève avec une balle dans le pied.

Face à l’adversité, il était temps de rebondir. J’acceptai que le dropshipping n’était pas la voie pavée d’or que l’on m’avait vendue. J’apprends de mes erreurs et je pris la décision de redoubler d’efforts. Je me replongeai dans l’étude du marché, affinais mes compétences, et entrepris une nouvelle aventure entrepreneuriale avec humilité et perspicacité.

Après cet échec, j’ai dû prendre du recul et analyser ce qui s’était passé. La première étape a été de fermer la boutique. J’ai pris le temps de partager mon expérience avec des amis qui étaient également attirés par le dropshipping, les mettant en garde contre les illusions du secteur. J’ai compris que le dropshipping n’était pas le domaine où je pourrais m’épanouir. Peut-être que la persévérance aurait pu porter ses fruits, mais j’avais perdu le goût pour cette aventure.

Ce revers a également marqué un tournant dans mes habitudes de vie. Je suis devenu plus méfiant vis-à-vis des tendances, préférant saisir des opportunités de manière réfléchie. La ruée vers l’or du dropshipping m’a appris que seuls les vendeurs de formations ont vraiment prospéré. Désormais, je m’éloigne du virtuel et ne souhaite plus entreprendre cloîtré derrière un écran. J’ai adopté une approche plus concrète, préférant vivre les choses plutôt que de les observer.

Malgré le désespoir, j’ai trouvé un moyen de rebondir. J’ai réadapté l’idée du dropshipping en fouinant sur les plateformes comme Aliexpress, Alibaba ou DHGate à la recherche de « produits gagnants ». Ces articles, soigneusement sélectionnés, trouvent leur place sur des plateformes de revente bien connues telles que Leboncoin, Vinted, eBay, etc. J’ai déjà réussi à vendre des petits drones, des enceintes, des caméras de surveillance, ainsi que des kits pour ciel étoilé de voiture par exemple.

Pour donner vie à ce nouveau projet, j’ai pris l’initiative de contacter directement des agents en Chine, plus précisément dans la région de Shenzhen. Ils m’ont d’abord conseillé en me donnant un aperçu de ce que leurs clients français avaient l’habitude d’acheter. De mon côté j’évalue les performances de chaque article avec des annonces fictives. Au fil du temps, j’ai pu établir des contacts en France avec des personnes partageant la même démarche d’achat-revente. Ces échanges ont été source d’inspiration et de conseils pratiques, contribuant à la solidité de mon nouveau projet.

Ainsi, de l’échec initial a émergé un chapitre de reconstruction et d’adaptation. J’ai appris à être plus prudent dans mes choix, à préférer l’action à l’observation, et à transformer les revers en opportunités concrètes. Mon parcours post-échec a été marqué par une évolution personnelle et professionnelle, témoignant de la résilience face aux défis de l’entrepreneuriat.

Je retiens deux leçons :

  • L’échec n’est pas une fin en soi, mais une opportunité d’apprendre et de rebondir avec une perspective plus réaliste.
  • Pendant la ruée vers l’or, ce ne sont pas les chercheurs d’or qui se sont le plus enrichis, mais les vendeurs de pelles et de pioches.