décembre 4, 2021

Lauriane > Le sentiment d’injustice au travail

Une auxiliaire de vie depuis 15 ans, est au service d’une maison de retraite. Elle est accusée à tort d’une faute professionnelle qu’elle n’a pas commise et qui n’est pas inscrite dans le règlement de l’établissement, mais elle doit en subir les conséquences. Elle subit dans un premier temps une mise à pied de deux semaines,où elle n’est pas rémunérée. Dans un second temps, elle est alors convoquée par l’employeur pour s’expliquer sur les faits, d’autant plus que l’employeur a reconnu qu’elle n’était pas coupable des actions qu’ils lui ont été mises sur le dos. Cependant, cette auxiliaire de vie a été licenciée quelques semaines plus tard. Malgré la loyauté, le respect et les nombreuses années de service de travail, certains employés n’arrivent toujours pas à gagner le respect et la considération de leurs employeurs. On y retrouve alors des situations ou des conflits professionnels qui ne sont pas toujours résolus conformément aux règles.

De nos jours, de plus en plus d’employés sont confrontés à des licenciements abusifs et injustifiés. Notre travail représente une grande partie de notre vie active, il nous permet de mener une vie correcte, de nous enrichir au niveau de nos connaissances mais aussi de développer des relations professionnelles qu’on ne pourrait pas entretenir dans la vie de tous les jours. Mais que se passe-t-il quand on est accusé à tort sur une action non commise par ses propres soins mais par autrui ? Doit-on payer aussi et au même titre que la personne en faute ? Je ne saurais pas quoi répondre parce que je ne suis pas employeur et je ne sais sans doute pas ce que ça fait d’avoir autant de responsabilité sur le dos, mais une chose est certaine c’est que la communication est l’une des premières bases dans une relation patronne-salarié. J’ai connu ce sentiment pour la personne qui m’est le plus chère dans ma vie. Un sentiment d’impuissance face à un acte révoltant et injuste, ce qui nourrit le sentiment croissant d’injustice au travail.

Un sentiment croissant d’injustice au travail

Le licenciement abusif est une situation que l’on rencontre de plus en plus dans le monde professionnel. On parle d’un licenciement qui n’est pas valable c’est-à-dire qu’il n’est pas justifié par un motif légal. Cette situation d’injustice peut être mise en valeur par le fait de ne pas promouvoir certains employés à un grade supérieur. Effectivement, cette auxiliaire de vie n’a pas été promue pendant ses nombreuses années de service au sein de son établissement et par la suite elle a pu en décrocher une avec de la patience, de la bienveillance et de la persévérance. J’ai vu en elle, une femme déterminée à atteindre ses objectifs pour améliorer ses qualités de service. Mais malheureusement, la jalousie et l’envie peuvent nuire à ses objectifs surtout quand une personne remplie de bienveillance envers les autres décide de ne pas se manifester pour passer vers un grade supérieur et préfère laisser sa place pour garder sa paix intérieure. Mon ressenti face à cette situation a été plein de rage et de colère dans un premier temps, puis une voix avec de la sagesse et de l’expérience m’a fait comprendre que le plus important était resté fidèle à soi-même peu importe la situation, parce que c’est ce qui faisait la différence.

La plupart du temps, on pense qu’un licenciement abusif est un conflit direct entre l’employeur et le salarié, mais non ce contexte pouvait être provoqué par les collègues de travail ou par l’équipe en elle-même. Les relations au travail peuvent-elles nuire à notre activité et mener à un licenciement ? La réponse est un oui, en effet les relations professionnelles qu’elles soient positives ou négatives ont forcément un effet sur l’ambiance au travail. Cette ambiance est considérée comme un facteur important, les salariés ont besoin de cela pour se sentir apaisés et satisfaits dans leurs conditions de travail. L’ambiance collective au travail est l’un des facteurs clés de la réussite de l’établissement. J’ai pu en être témoin, une mauvaise atmosphère entre les collègues peut créer des tensions tout d’abord, qui par la suite vont se transformer en petite “guerre” quotidienne au sein de l’entreprise. Je pensais que le travail se résumait à faire son “job” tout simplement, sans se soucier de savoir si on m’apprécie ou pas. Ma mère disait que le plus important était d’éviter tout conflit et de rester concentré sur ses objectifs, mais très vite elle s’est rendu compte que le vice dans le milieu professionnel pouvait être très coriace. L’hypocrisie était souvent sur le devant de la scène, on te souriait le matin en te disant “bonjour” et par-derrière ça n’essayez qu’une seule chose : de te nuire et de te pousser à bout dans tes retranchements ce qui conduisait également à un licenciement dans la plupart des cas.

L’importance de rester fidèle à soi-même

On estime que le mot “abusif” est complexe et souvent exagéré dans certains cas. Je voudrais comprendre, de quelle manière pourrait-on définir un acte révoltant de la sorte. Les règles et les procédures ont-elles disparu ?
Une procédure de licenciement est longue ou dans certains cas elle est immédiate notamment pour une faute grave, mais comment on est censé licencier un salarié quand il n’y a pas eu de faute grave. Pour tout vous dire, je n’en sais rien, mais je sais que face à une telle situation, le côté humain doit ressortir. Il y a très peu, d’employeur qui s’imagine le choc émotionnel que cela peut provoquer chez une personne, une telle décision. Ma mère s’est évanouie lorsqu’elle a reçu sa mise à pied et vous savez le premier réflexe de l’employeur a été de lui dire “ S’il te plait ne fait pas de bêtises, tu n’es pas licenciée, je suis obligé de suivre la procédure”, j’ai très vite compris qu’elle faisait allusion à une dépression mais aussi au suicide. On a su très vite que l’employeur lui-même appréhendait la réaction de ma mère en sachant parfaitement que celle-ci n’était pas en tort. La faute grave dont elle a été accusée injustement n’était aucunement un motif légalement valable dans l’établissement, aucun règlement ne stipulait qu’elle avait réalisé une erreur professionnelle. Alors je me demande, comment un employeur ne peut réfléchir aux conséquences de ses actes malgré les nombreuses années de service et un dossier excellent sans aucun avertissement ou de mise à pied. Je pense qu’on devrait leur apprendre à avoir du coeur à ce moment-là, être un patron ne signifie pas de ne pas avoir de bon sens ni de considération envers la personne qui vous a été fidèle et loyale durant une longue période. On devrait mettre en place une formation ou ne serait-ce que des cours, ou je ne sais pas trop comment on pourrait le définir mais je sais que le travail reste une activité humaine avant tout le reste.

Je pourrais conclure que notre lieu de travail reste un environnement humain, nous ne sommes pas des machines ou des robots. On a tous le droit de faire une erreur, de se tromper mais le plus important est de le reconnaître et surtout de minimiser le plus possible les dommages collatéraux. Si aujourd’hui ma mère a perdu son travail c’est parce qu’elle n’a pas voulu dénoncer sa collègue dès l’instant où elle a remarqué l’irrégularité de la situation, par la suite elle s’est retrouvée à être le dommage collatéral de cette histoire. Une phrase qui ressort le plus souvent chez elle, “ Ce n’est pas en écrasant les autres que tu avanceras plus vite”. Ses principes et ses valeurs lui ont fait perdre son travail mais pas le respect des autres, car tout le monde n’aurait pas opté pour ce choix. Malgré les conséquences, son côté humain est resté intact et aujourd’hui elle a de nouveau du travail. Une bonne âme sera éternellement remerciée pour ses actes, souvenez-vous-en.